Annick Richard Keller

 

 

 

 

La peinture a toujours été présente dans ma vie. Ma mère, ancienne élève des Beaux-Arts de Paris, était professeur de dessin. Livres d’Art, matériel de dessin, de peinture, côtoyaient mon environnement quotidien. N’était-il pas naturel de se laisser glisser dans ce monde merveilleux de la couleur ?

 

Enfance dans le Lot, à Saint-Céré, petite ville imprégnée de l’œuvre de Jean Lurçat. Je n’avais que dix ans lorsqu’il est mort, mais je me rappelle très bien de lui, de son sourire,    de ses tapisseries , des visites chez lui au château de Saint-Laurent pour le voir créer ses cartons, et de l’intérêt qu’il avait porté à l’une de mes premières gouaches.

 

Mon voyage dans l’imaginaire commença tôt, et Jean Lurçat eut sur moi une influence certaine. Ce ne fut donc pas un hasard si, des années plus tard, je préparais un mémoire sur la création du carton de tapisserie.

 

A la fin de mes études d’Arts Plastiques à Paris, j’ai eu la chance d’intégrer l’équipe de l’ARTA (Atelier de Recherche des Techniques Avancées) et mon passage au centre Georges Pompidou (dit « Beaubourg »), m’a appris le travail d’équipe, la rigueur d’une démarche artistique, la remise en question et la nécessité de se renouveler. C’est dans ce même temps que j’ai commencé à exposer des œuvres personnelles dans de grands salons parisiens, puis plus tard à organiser mes propres expositions.

 

Pendant des années, j’ai peint des gouaches, puis en découvrant la technique chinoise, j’ai évolué tout naturellement vers l’aquarelle car la couleur était pour moi vitale. La transparence des couleurs, la lumière de l’eau, véhiculent si bien les émotions . Ce mélange d’improvisation, de réflexion et de construction par les graphismes à la plume, pourraient expliquer ma méthode de travail. Mes aquarelles sont une invitation à entrer dans mon imaginaire, souvent abstrait, parfois peuplé d’êtres et d’animaux singuliers et la  peinture des fleurs n' est qu'un entracte poétique entre deux rêves. Je me laisse submerger par une mélodie, une poésie sans jamais savoir où le voyage m'entrainera.